L’affaire DWS, objet de deux enquêtes de la part d’autorités de régulation sur sa communication extra-financière, a montré à quel point chaque société de gestion définissait elle-même ses propres indicateurs ESG, faute de réglementation internationale. En France, l’AMF a déjà pris des dispositions, mais attend, pour aller plus loin, la convergence des textes européens.
«La filiale de gestion d’actifs de Deutsche Bank, DWS Group, assure que les préoccupations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) sont au cœur de tout ce qu’elle fait et que ses normes ESG sont au-dessus de la moyenne du secteur », rappelait avec ironie et en guise d’introduction, l’article du Wall Street Journal, qui, au cœur de l’été 2021, a semé l’inquiétude dans le monde de la finance. Dans ce même article, l’éphémère responsable du développement durable de la société de gestion, Désirée Fixler, accusait son ancien employeur d’avoir embelli sa stratégie d’investissement durable, en s’appuyant sur des documents internes au groupe. Ces accusations valent aujourd’hui à DWS d’être sous le coup de deux enquêtes de la part d’autorités de régulation, l’une de l’Autorité fédérale de supervision financière allemande (BaFin), l’autre de la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine.
Une alerte pour le secteur
« L’affaire DWS sonne comme une alerte pour l’ensemble de l’industrie de la gestion d’actifs, estime Jean-François Bay, directeur général de Quantalys, auteur d’une analyse sur ce premier “ESG Gate”. Le monde de la gestion d’actifs a déjà connu des fraudes et escroqueries, comme l’affaire Madoff, par exemple. Avec DWS, il n’y a pas de fraude, ni même de contre-performance pour les investisseurs. A ce jour, il s’agit juste d’un problème de communication et de marketing. Pour la première fois, l’alerte concerne le domaine extra-financier, où l’on a jusqu’à présent laissé beaucoup de...