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La dette souveraine domine toujours les allocations d'actifs

Publié le 19 novembre 2021 à 16h43

Sandra Sebag    Temps de lecture 8 minutes

Les taux négatifs servis sur une grande partie de la dette souveraine des pays développés ne se sont pas traduits par une baisse significative des allocations des institutionnels dans cette classe d’actifs, la réglementation encourageant ces investissements. Pour tenter d’optimiser les rendements, les gérants optent pour des stratégies actives. En parallèle, ils travaillent à l’intégration des facteurs ESG, ce qui constitue par certains aspects une véritable gageure. 

L’allocation d’actifs des investisseurs institutionnels a tout d’un paradoxe : alors que les taux d’intérêt négatifs se sont généralisés sur la dette souveraine en Europe, y compris sur les segments jusqu’à 10 ans pour les meilleures signatures, leurs investissements dans cette classe d’actifs occupent toujours une place très conséquente. Et celle-ci ne semble pas se réduire. Selon les statistiques de l’Association française des investisseurs institutionnels (AF2I), la part des obligations souveraines et assimilés dans l’allocation d’actifs en 2020 ressort en moyenne à 54,9 %, alors que celle-ci s’élevait à 49 % en 2016 et à 46 % en 2015 et 2014, à une période où l’OAT 10 ans – obligation souveraine de l’Etat français – offrait encore un rendement clairement positif. Si l’effet de valorisation explique en partie cet accroissement, il n’est pas le seul. En effet, les investissements dans cette classe d’actifs ne s’inscrivent pas dans une optimisation classique, mais relèvent en grande partie des contraintes réglementaires. « Elles constituent d’une certaine façon une classe d’actifs imposée par la réglementation, souligne Ludovic Colin, responsable de la gestion flexible globale chez Vontobel Asset Management (AM). Les compagnies d’assurances soumises à la directive Solvabilité 2 disposent d’une charge réduite voire nulle sur ce type d’investissement, ce qui les incite à y investir une proportion majoritaire de leurs actifs. » Il en va de même des autres grandes catégories d’institutionnels en France, y compris dans le cadre d’engagements de long terme.

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