Les investisseurs s’intéressent à nouveau aux fonds gérés activement, alors qu’ils avaient fortement décollecté en 2022. Ces derniers attirent des encours en Europe grâce à une capacité retrouvée à délivrer de la surperformance. La volatilité, les retournements de tendance et d’anticipation, les mouvements sur les taux d’intérêt ont été favorables aux gestions actives, tandis que les fonds passifs seraient davantage adaptés à un contexte de marché plus linéaire, à la hausse comme à la baisse.
L’explosion de la collecte et de l’intérêt des investisseurs institutionnels pour la gestion passive pourrait-elle être remise en cause par une capacité retrouvée de la gestion active à générer de la performance ? C’est bien ce qu’espèrent les gérants actifs qui mettent en avant, ces derniers mois, le retrait des banques centrales, la volatilité des marchés financiers ou encore l’incertitude macro-économique et financière comme des sources de surperformance. « Lorsque les marchés étaient essentiellement dictés par les flux des banques centrales, les actifs évoluaient globalement tous dans le même sens et il devenait alors plus difficile pour la gestion active de surperformer, confirme Hervé Thiard, directeur général, responsable France & Belux de Pictet Asset Management. En revanche, le retrait des banques centrales permet d’obtenir une formation des prix de marché plus en lien avec les fondamentaux des entreprises, comme la qualité des bilans, les résultats obtenus ou encore la stratégie du management. » Les « stock pickers » ou les gérants qui sélectionnent les valeurs sur des bases fondamentales peuvent alors faire la différence.
Et cette situation prévaut à la fois pour les marchés actions et les marchés obligataires. « Dans le contexte actuel de marché, les actifs à risque, qu’il s’agisse des actions ou du crédit avec pour sous-jacents des entreprises affichant des bilans sains et possédant des marges de manœuvre en termes de fixation des prix de vente (pricing power), parviennent à surperformer les marchés », commente de son côté Amine Benghabrit, directeur général France d’Allianz Global Investors.