Pénalisés par la hausse des taux d’intérêt en 2022, les fonds investis sur le high yield ont vu leurs performances se redresser nettement en début d’année. Mais le durcissement de la politique monétaire et la faillite de plusieurs banques américaines conduisent aujourd’hui à un écartement des spreads. Si les gérants concèdent que la volatilité pourrait affecter la classe d’actifs dans les prochains mois, ils restent confiants sur les fondamentaux.
Après les baisses enregistrées en 2022, le redressement des performances des marchés du crédit high yield en Europe est assez spectaculaire. « En 2022, en prenant comme référence les indices ICE de Merrill Lynch, le marché high yield européen avait perdu quelque 11,5 % sur l’ensemble de l’année, mais au 8 mars 2023, l’indice avait rebondi et affichait une performance de 3,3 %, détaille Delphine Laloum, gérante high yield chez Ellipsis AM. Cette dernière est même supérieure à celle enregistrée sur les marchés américains en devise locale, puisque depuis le début de l’année, ce marché a gagné 2,45 %. » La classe d’actifs a ainsi attiré les souscriptions. « Après avoir subi des sorties de l’ordre de plus de 12 milliards d’euros en 2022, les fonds investis sur le high yield européen ont enregistré des souscriptions nettes en 2023 de l’ordre de 2 milliards d’euros sur les deux premiers mois de l’année », confirme Michael Longeard, gérant high yield chez Rothschild & Co Asset Management Europe. Des flux positifs qui ont à leur tour contribué à la performance. « Nous avons commencé l’année avec des investisseurs largement sous-investis sur le crédit high yield et en parallèle un très faible volume d’émissions, explique Frédéric Salomon, responsable crédit chez Schelcher Prince Gestion. Le retour des investisseurs cumulé à une offre en décroissance ont permis de soutenir les cours. Au 9 mars, le volume d’émissions de crédit high yield en euro ressortait à 12,5 milliards d’euros. Il était déjà en baisse l’an dernier à 32 milliards d’euros contre 150 milliards en 2021. »