Une question se pose ces derniers temps : la quête de l’ESG est-elle uniquement du marketing ou a-t-elle vraiment la capacité d’avoir un impact positif sur l’environnement, l’entreprise, les performances des fonds et la planète ?
Une chose est sûre et nous le voyons tous les jours, les défis du réchauffement climatique sont bien réels avec leur lot de canicules, de crues à répétition, entre autres catastrophes naturelles.
Autre certitude, ces dernières années, les souscriptions des fonds durables ont été importantes, même si elles se sont fortement ralenties récemment, en raison de différents facteurs tels que les oppositions aux politiques environnementales aux Etats-Unis ou en réaction au greenwashing entre autres1.
Cela dit, selon le sondage récent mené par SGSS en mai 20242, la grande majorité des investisseurs institutionnels garde le cap de la durabilité. Pour ces derniers qui investissent sur des périodes longues, la prise en compte des critères ESG dans la décision d’investissement reste une évidence.
Selon notre enquête, 80 % des sociétés de gestion proposent des fonds article 8 et article 9 au sens de SFDR.
Selon une étude publiée par le cabinet de conseil KPMG, 71 % des investisseurs donnent une importance accrue aux critères ESG dans le cadre d’une transaction et considèrent que l’identification des risques et des opportunités dans ce domaine, ainsi que leur prise en compte dans la valorisation de l’entreprise, jouent un rôle important avant la conclusion de la transaction3.
Un constat avéré aussi bien pour leurs investissements dans les fonds du coté que pour ceux du non-coté, même si pour ces derniers la tâche est plus compliquée faute de données extra-financières facilement accessibles. En effet, contrairement aux entreprises cotées qui peuvent acquérir des données auprès de fournisseurs du marché, la donnée des entreprises du non-coté devra être collectée directement à la source des participations.
Il est effectivement important de savoir évaluer correctement les coûts des risques et opportunités environnementaux et sociaux et d’établir un plan d’engagement post-closing de la transaction.
Une fois l’entreprise cible acquise, il est important de mettre en œuvre le plan d’engagement et de faire évoluer les pratiques afin d’avoir un impact environnemental et social positif. Pour beaucoup de gérants, une entreprise qui prend en compte les risques et opportunités de durabilité est une entreprise qui aura plus de valeur et sera mieux préparée pour la cession à la fin de cycle du fonds.
Pour être crédibles et faire taire les soupçons de greenwashing, ces démarches nécessitent des impacts mesurables. Ce besoin a été bien compris par le législateur qui donne des méthodologies aux acteurs pour apprécier les résultats de leurs actions.
Une de ces dimensions est la prise en compte de la double matérialité, qui consiste à tenir compte de l’impact des activités des organisations sur leur environnement mais également de l’incidence des facteurs environnementaux et sociaux sur leur performance financière. Elle élargit la perspective par rapport à la matérialité simple qui ne prend en compte que l’impact de l’environnement sur la performance financière. Cette double matérialité est défendue par l’Europe au travers des différentes réglementations.
Ce cadre européen en cours de déploiement joue un rôle majeur dans la transition ESG. Notamment dans l’évolution de la Non-Financial Reporting Directive (NFRD) vers la CSRD qui élargit le périmètre d’entreprises éligibles au reporting de leurs performances ESG. Cependant, le problème de disposition et de qualité des données reste entier, notamment pour les entreprises non soumises à cette nouvelle directive.
Dès lors, l’accompagnement des sociétés de gestion dans la mise en conformité ou même la collecte des données ESG nécessaires à la due diligence est un enjeu majeur d’efficacité dans la mise en place d’un plan d’engagement.
Société Générale Securities Services apporte aussi sa pierre à l’édifice et a développé une offre spécifique de collecte de données, de leur mise en qualité et reporting à destination des gestionnaires du non-coté, en partenariat avec la fintech Greenscope, issue de l’incubateur Société Générale.
1. Six menaces pour l’investissement durable en 2023, Morningstar.
2. Les résultats de l’enquête sont disponibles sur le site de SGSS, rubrique Insights et actualités.
3. link.kpmg.fr/l/700423/2024-07-05/3336zr/700423/1720174755sQMuFjBq/ESG_Due_Diligence_Web.pdf.