L’an dernier, la Cop15 de Montréal a posé un cadre commun et des objectifs ambitieux pour protéger le vivant : d’ici 2030, 30 % des zones terrestres et maritimes doivent être préservées et 30 % restaurées. Les grands gestionnaires d’actifs, qui commencent seulement à traiter la thématique, y voient des opportunités d’investissement, mais il leur faudra encore convaincre.
Six millions d’euros : c’est l’objectif fixé pour « Mission Nature », un nouveau jeu de grattage, conçu sur le modèle du Loto du patrimoine, destiné à financer des missions locales de protection de la biodiversité, telles que le nettoyage d’un étang pollué ou la restauration de populations de papillons… Une goutte d’eau comparée aux besoins, chiffrés à 800 milliards de dollars par an pour sauver la biodiversité mondiale d’ici 2030, mais le symbole d’un sujet qui n’est plus laissé aux seuls financiers. Les risques pour l’humanité liés à la perte de biodiversité ont en effet été une nouvelle fois énoncés en décembre dernier lors de la Cop15 de Montréal. Du seul point de vue économique, environ 44 000 milliards de dollars, soit plus de 50 % du PIB mondial, sont dépendants de la nature, selon le World Economic Forum. Or, pour ne citer qu’un chiffre, depuis 1970, la population des espèces vertébrées sauvages a déjà fondu de près de 70 %.
Un nouveau cadre ambitieux
Et le risque de l’inaction ne fait que croître : un quart des espèces de la planète sont exposées à une disparition d’ici 2050, ce qui constituerait la sixième extinction de masse de l’Histoire. Une fois les enjeux posés grâce à ce diagnostic clair, il manquait néanmoins, jusqu’à décembre dernier, un accord-cadre international à l’instar de ceux qui existent sur le climat. La Cop15 y a remédié, esquissant une feuille de route dont se sont emparés les asset managers en particulier. « Nous avons été très agréablement surpris par les résultats de...