Les petites et moyennes valeurs américaines ont entamé un rebond mais il reste difficile de prévoir un timing pour le retour en grâce de leurs consœurs européennes, qui affichent à présent des décotes historiques. Catalyseur potentiel, l’initiative de la CDC, qui lance un fonds de fonds destiné à soutenir la collecte sur les produits investis en PME cotées européennes, est saluée par les gérants d’actifs.
Classe d’actifs aujourd’hui historiquement sous-détenue, sous-valorisée et en sous-performance par rapport au marché, les small et mid-caps affrontent une tempête sans précédent depuis trois ans. De chaque côté de l’Atlantique, l’écart de performances est historique par rapport aux grandes capitalisations : sur cette période, aux Etats-Unis, l’indice Russell 2000 perd 6,8 % quand le S&P 500 gagne 31 %. « Depuis trois ans au 31 octobre 2024, l’indice Stoxx Europe Large 200 affiche + 20,27 % en total return contre – 10,73 % pour l’indice Europe Small 200, souligne Frédérique Caron, gérante du fonds Mandarine Unique, spécialisé sur les petites et moyennes valeurs. Cet écart de performance trouve son origine dans plusieurs facteurs, dont principalement les craintes sur la croissance économique et la hausse des taux, et ce alors que les petites et moyennes valeurs ne sont pas plus endettées que les grandes. Elles sont en revanche plus dépendantes des banques et la part variable de leur endettement est plus importante, ce qui induit des frais financiers plus élevés en période de resserrement monétaire. » De plus, les secteurs d’activité de ces entreprises ont davantage souffert des perturbations de la chaîne d’approvisionnement ces dernières années. « Pour certains secteurs, les périodes de déstockage se prolongent », poursuit Frédérique Caron.
Conséquence de cette débâcle boursière, les petites capitalisations européennes se traitent à des niveaux de valorisation jamais observés,...