Les investisseurs institutionnels affichent toujours de l’appétit pour les produits structurés. La perspective d’une baisse des taux d’intérêt conduit à surtout les utiliser afin de figer des niveaux de rendement ou encore pour protéger les portefeuilles.
Points à retenir
- Après une forte hausse au premier trimestre, les particuliers ont réduit la part de leurs investissements dédiés aux produits structurés.
- Les investisseurs institutionnels continuent à investir, notamment sur des produits qui permettent de bénéficier des changements dans la courbe des taux.
- En matière de sous-jacents actions, l’heure est à la prudence.
La hausse des taux d’intérêt engagée en 2022 a été une aubaine pour les produits structurés à destination des particuliers. Au premier trimestre 2024, ils ont représenté quelque 40 % de la collecte en assurance vie contre environ 15 % l’année précédente ! Ces produits offrent en effet du rendement et qui plus est, grâce à la hausse des taux d’intérêt, une garantie en capital. « Nous avons assisté à un développement des produits avec des sous-jacents qui offrent du rendement et à capital garanti », confirme David Azria, responsable des dérivés actions chez Natixis.
Ces produits résultent en effet schématiquement de la combinaison d’actifs traditionnels et en particulier les obligations et de produits dérivés (swaps, options). Les coupons versés sur les obligations sont utilisés dans le cadre de la structuration pour acquérir des produits dérivés qui servent à la fois à protéger le capital et à générer du rendement. Cette capacité est d’autant plus grande que les taux d’intérêt sont élevés, ce qui explique le succès récent des produits structurés auprès du grand public. A l’inverse, elle diminue avec la baisse des taux d’intérêt et celle-ci a été engagée cet été par la Banque centrale européenne (BCE). Selon l’observatoire Nortia, publié le 22 juillet dernier, la part des produits structurés dans la collecte des unités de compte ressort ainsi à 19,23 % au deuxième trimestre, un niveau toujours supérieur à 2023, mais en forte baisse par rapport au premier trimestre. Cette diminution s’expliquerait, selon le distributeur, notamment par la perspective d’une disparition programmée des offres à capital garanti.