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Interview - Laurent Babikian, responsable de la donnée, CDP

« Les standards internationaux doivent converger vers la plus haute ambition »

Publié le 6 janvier 2023 à 14h50

Séverine Leboucher    Temps de lecture 6 minutes

A l’occasion de la COP 27, la plateforme de reporting environnemental CDP a annoncé qu’elle se conformerait aux normes extra-financières édictées par la Fondation IFRS. Ces dernières ne se focalisent que sur les données susceptibles d’avoir un impact sur la performance financière d’une entreprise et ne couvrent pas l’impact que celle-ci peut avoir sur l’environnement et la société. C’est pourtant ce que s’apprête à exiger l’Union européenne.

Comment se positionne CDP dans l’univers de la notation extra-financière ?

Laurent Babikian, responsable de la donnée, CDP : Nous sommes la principale plateforme de reporting environnemental au monde : 18 700 entreprises, représentant plus de 55 % de la capitalisation boursière globale, publient sur notre plateforme des informations relatives à la performance et à l’impact de leur activité en matière d’environnement, principalement dans le domaine du changement climatique. 3 900 d’entre elles publient également des données sur leur gestion de l’eau et 1 040 sur l’impact de leur chaîne d’approvisionnement en termes de déforestation. Cette base de données est utilisée par des investisseurs, des agences de notation extra-financière, des consultants… A partir de ces données, nous calculons en outre un score de A à D. Cela nous permet de distinguer les entreprises les plus performantes qui forment la « liste A ». Ce score est notamment utilisé pour élaborer des indices de marché comme l’indice Euronext CDP Environment, certains instruments financiers comme les sustainability-linked bonds ou loans – qui indexent les taux d’emprunt des entreprises sur des objectifs d’amélioration de leur score CDP – et par certains gérants d’actifs pour construire leur univers d’investissement. A la différence des agences de notation extra-financière, nous sommes une ONG sans but lucratif et nous offrons une transparence totale sur notre méthodologie. Autre différence : nous ne cherchons pas à noter le risque financier lié aux enjeux de durabilité que subit un émetteur, mais bien l’impact qu’a ce dernier sur l’environnement. Nous nous inscrivons ainsi dans une approche dite de double matérialité, à la fois financière et d’impact.

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