Après l’annonce, cet été, de négociations exclusives entre AXA et BNP Paribas, portant sur la cession d’AXA IM à BNPP AM, opération qui donnerait naissance à un géant européen de l’asset management avec des encours combinés de 1 500 milliards d’euros, c’est au tour de Natixis IM et Generali de discuter d’un éventuel rapprochement de leur activité de gestion d’actifs. La consolidation se poursuit donc activement dans un secteur bousculé par des marges sous pression, souligne Raphaël Cretinon, associé chez Périclès Group.
Des fuites dans la presse ont fait état lundi d’un possible rapprochement entre Natixis IM et Generali. Ce dernier aurait-il du sens ?
J’avais connaissance de la volonté de Natixis IM de faire de la croissance externe mais je suis surpris par la cible. On ignore pour l’instant la forme que prendrait une telle opération, et le type de synergies qui en est attendu. Est-ce l’entité de gestion d’actifs de Generali qui serait cédée à Natixis IM, à l’instar de ce que souhaite faire AXA avec sa filiale AXA IM, ou les deux pôles de gestion d’actifs fusionneraient-ils en étant détenus par deux actionnaires ? Si le projet consiste à conserver une organisation multiboutique où chaque maison conserve son autonomie, les économies à en attendre ne sont pas évidentes, car le résultat ressemblerait plutôt à un jardin à l’anglaise, chaque société de gestion conservant son modèle opérationnel. Si l’idée est de former un acteur beaucoup plus intégré, sur le modèle d’Amundi, qui possède néanmoins des marques fortes comme BFT ou CPR, l’intérêt économique est plus clair mais ce n’est pas dans l’ADN du groupe Natixis IM.
Avec cette opération, ce serait un nouvel assureur qui se sépare de son activité de gestion d’actifs. Comment analysez-vous cette tendance ?
C’est effectivement une tendance lourde après non seulement AXA cet été, mais aussi VYV et sans doute Allianz bientôt. Il est difficile à ce stade de comprendre ce qui pousse les assureurs à faire cela : l’asset management est une activité qui consomme peu de fonds propres et dégage de la rentabilité. C’est d’autant moins compréhensible de la part de Generali qui avait fait du développement de sa plateforme multiboutique un axe stratégique.
De nouvelles opérations de M&A dans le secteur pourraient-elles encore intervenir ?
C’est certain. De nombreuses sociétés de gestion m’évoquent leur souhait...