L’immobilier attire les investisseurs actuellement. Jean-Marc Coly, directeur général d’Amundi Immobilier, explique le comportement qu’on peut attendre de la classe d’actifs à l’avenir, notamment dans la perspective d’une remontée des taux.
L’immobilier peut-il continuer à produire les rendements qu’on attend de lui ?
Les investisseurs expriment souvent cette préoccupation. Tout d’abord, rappelons que l’immobilier n’est pas un compartiment à part de l’économie. Si la baisse des taux longs a fait augmenter les prix, il est faux de croire qu’il a échappé à la crise financière : depuis 2008, taux d’occupation et loyers ont baissé et les rendements ont ainsi baissé d’un quart environ. Aujourd’hui, nous achetons des actifs sur la base d’un loyer représentant 4,5 % à 5 % du prix, avec 20 % à 40 % d’endettement pour bénéficier de l’écart entre rendement et coût de financement. Servir un rendement de 4 % à 4,5 % est donc possible durablement.
Que se passera-t-il quand les taux remonteront ?
Cette hausse ne sera pas nécessairement rapide mais aura un effet inévitable sur la valeur des immeubles. Cependant, la prime de risque assez élevée sur l’immobilier en ce moment (250 à 300 points de base contre 150 à 200 habituellement) permettra d’absorber en partie la future remontée des taux. Celle-ci ne doit pas inquiéter outre mesure, d’autant qu’elle sera le signe d’une reprise économique et que le moteur de l’augmentation des loyers se remettra donc en route. Cela fait d’ailleurs partie de notre politique d’investissement de sélectionner des zones où les loyers ont été chahutés et sont amenés à rebondir. Et si les Etats décident de combler leur dette par l’inflation, l’indexation systématique de nos loyers sera protectrice.
Comment abordez-vous l’investissement immobilier chez Amundi ?
En partant de l’objectif des clients. Dans leur grande majorité, ceux-ci cherchent dans l’immobilier une performance régulière et...
