Si les investisseurs consacrent une part croissante de leurs investissements en actions aux produits factoriels, cette stratégie d’investissement reste difficile à déployer dans un portefeuille. Les facteurs étant cycliques, la probabilité que les investisseurs misent sur un facteur en haut de cycle avant une phase de retournement est élevée. Les gérants préconisent plutôt de sélectionner des solutions et/ou des produits multifactoriels.
L’analyse factorielle, qui consiste à miser sur des primes de risque comme la taille de la capitalisation ou encore la faible volatilité des titres, s’impose de plus en plus dans la gestion des actions. Selon une enquête réalisée par le gestionnaire Invesco publiée début octobre, cette catégorie d’investissement occupe une part croissante de l’allocation d’actifs des institutionnels au niveau mondial. Elle a ainsi grimpé en 2017 jusqu’à 19 % contre 17 % un an auparavant en Europe et contre 16 % aux Etats-Unis. En Europe, cela s’est traduit par une hausse des souscriptions. Ainsi, selon la dernière enquête de Morningstar sur les ETF appelés Strategic Beta, la hausse des encours dans cette catégorie qui regroupe essentiellement des fonds factoriels était de 38% sur un an au 30 juin pour atteindre les 56,2 milliards de dollars en Europe.
Ce succès est lié à la surperformance de l’investissement factoriel par rapport à une gestion actions indicielle classique. «D’après les données de MSCI, la surperformance moyenne des facteurs sur longue période a été au-dessus de 2,5 % avec des variations selon les facteurs», relate Vincent Denoiseux, responsable de la stratégie quantitative chez Deutsche Asset Management. Si cette surperformance à moyen/long terme ressort dans toutes les études académiques, à court terme, l’évolution des facteurs peut être cyclique. Ainsi dans un contexte de marchés haussiers où les actions progressent de façon relativement indifférenciée, le facteur «faible...