Fin juillet, après neuf mois de travaux, le comité du label ISR a publié les grandes orientations de sa réforme du référentiel. Avec un objectif : le rendre « plus exigeant, lisible et efficace ». Alors qu’une consultation de la place vient de s’achever, Michèle Pappalardo, présidente du comité du label ISR, revient sur les principaux sujets en débat.
L’un des principaux points de divergence sur la réforme du label entre les acteurs de la place est la question de l’introduction d’exclusions sectorielles. Le comité n’y était, à l’origine, pas favorable. Pourtant, vos orientations en prévoient pour le charbon et les énergies fossiles non conventionnelles. Quelles raisons ont conduit à ce changement ?
Michèle Pappalardo, présidente, comité du label ISR : L’introduction de ces exclusions est loin d’être centrale dans nos propositions. Toutefois, bien que le label ISR soit et doive rester un label de finance durable au sens large, donc très transversal sur les trois piliers E, S et G, nous avons estimé qu’étant donné l’importance du sujet, les fonds candidats à la labellisation devaient systématiquement être interrogés sur leur politique climatique. En particulier, nous proposons de leur demander des éléments sur leur trajectoire climatique et ce qu’ils prévoient pour accompagner la sortie des énergies fossiles. En plus de cette mesure, nous avons effectivement ajouté la proposition d’exclusion du charbon et des énergies fossiles non conventionnelles qui sont les plus émettrices de gaz à effet de serre. Nos économies peuvent se passer de ces sources d’énergie, même si c’est difficile comme le montrent nos réactions à la crise ukrainienne. En revanche, l’arrêt immédiat de l’ensemble des énergies fossiles provoquerait une crise majeure avec des conséquences sociales dramatiques. La ...