De plus en plus d’investisseurs demandent aux entreprises qu’ils ont en portefeuille qu’elles fassent valider leur stratégie de décarbonation par l’initiative internationale SBTi. Une démarche complexe que quelques sociétés de gestion ont choisi d’expérimenter pour elles-mêmes.
Avant de réaliser un investissement, s’assurer que l’entreprise dispose d’un plan de transition énergétique crédible est en train de devenir un prérequis pour tout gérant qui s’affiche « responsable ». Et pour jauger de la crédibilité de ce plan, beaucoup se réfèrent désormais à un « label » international, celui de la Science-Based Targets initiative ou SBTi. De par le monde, plus 8 000 entreprises ont pris l’engagement de faire valider leur cible de décarbonation par cet organisme non lucratif, fondé il y a dix ans par plusieurs ONG dont le CDP et WWF. Elles sont près de 5 000 à avoir obtenu le sésame et, parmi elles, une poignée de sociétés de gestion. En 2021, Schroders a notamment été parmi les premiers à tester la méthodologie applicable aux institutions financières. En France, quelques acteurs du private equity, comme Eurazeo ou Astorg, mais aussi LBP AM et Sycomore AM, ont suivi la même voie. La liste est amenée à s’allonger : le 19 mars, Sienna IM – la filiale de gestion d’actifs du groupe GBL qui a racheté Malakoff Humanis Gestion d’actifs et Acofi Gestion – a également pris l’engagement de faire valider son plan de transition par SBTi. « Si nous ne nous imposons pas à nous-mêmes ce que nous demandons à nos entreprises en portefeuille, nous perdons en crédibilité », estime Alix Faure, directrice ESG de Sienna IM.
«Si nous ne nous imposons pas à nous-mêmes ce que nous demandons à nos entreprises en portefeuille, nous perdons en crédibilité.»
Un périmètre mouvant
Concrètement, la démarche pour obtenir le tampon SBTi se déroule en deux temps. La première étape consiste à s’inscrire publiquement dans une trajectoire de...