La belle performance enregistrée sur les places financières des économies développées et en particulier sur les actions européennes masque d’importants mouvements de marché. Depuis de nombreux mois, les rotations entre les secteurs et les styles de gestion se multiplient sur les marchés de la zone euro, sans qu’aucune ne parvienne à s’imposer.
Points clés
- Après une surperformance des valeurs de croissance en début d’année, les valeurs décotées s’imposent en fin d’année.
- Les rotations entre les valeurs cycliques et défensives se sont multipliées tout au long de l’année, en lien avec les hypothèses de croissance.
- Face aux mouvements de marché, les gérants privilégient les tendances de très long terme.
- Les gérants anticipent une plus grande participation des secteurs et valeurs à la performance avec un possible retour de la gestion active.
L’élection de Donald Trump à la Présidence des Etats-Unis enclenchera-t-elle la rotation sectorielle maintes fois annoncée par les gérants ? Si les marchés actions de la zone euro ont réagi brièvement à la baisse à l’annonce de cette élection, ils avaient enchaîné plusieurs mois de hausse depuis la reprise engagée après la forte correction de l’année 2022. Pour autant, cette progression est loin d’avoir été linéaire. Les rotations sectorielles et factorielles (à savoir les primes de risque) se sont récemment multipliées ces derniers mois, au point que les gérants ont à de nombreuses reprises cru à un changement de régime de marché. Ainsi en Europe, après avoir dominé en début d’année, le paramètre croissance a été en partie détrôné par les valeurs décotées, tandis qu'en parallèle durant cette période, l’accent a été mis alternativement sur les valeurs cycliques et défensives. « Le facteur croissance a compté jusqu’à 10% d’avance sur le facteur value (ou décoté) début mars, confirme Michel Saugné, codirecteur de gestion de La Financière de l’Échiquier. La situation est toutefois bien différente aujourd’hui puisque le facteur value, avec une performance de +12% sur l’année, possède une avance de plus de 2% sur le facteur croissance ».
«Fin octobre, sur deux ans glissants, les banques de la zone euro s’envolent de 89%, dividendes nets inclus !»
Ces changements d’orientation s’expliquent par plusieurs paramètres, le principal étant les taux d’intérêt qui, lorsqu’ils augmentent, sont défavorables aux valeurs de croissance et inversement quand ils baissent. Or les anticipations en la...