Les premières mesures prises par les investisseurs institutionnels pour décarboner leurs portefeuilles commencent à porter leurs fruits. Mais pour tenir leurs promesses de neutralité à horizon 2050, ils doivent désormais approfondir et systématiser leurs approches. Ils cherchent, souvent collectivement, les bons outils pour faire basculer leurs portefeuilles vers des stratégies alignées sur l’Accord de Paris.
L’ an dernier, les investisseurs institutionnels membres de la Net Zero Asset Owner Alliance (NZAOA) n’ont financé « que » 213,4 millions de tonnes équivalent CO2 via leurs portefeuilles d’actifs. C’est 7,8 millions de moins que l’année précédente. Cette réduction, certes modeste, de 3,5 % a été obtenue malgré l’augmentation du nombre de membres de cette alliance, placée sous l’égide des Nations unies, qui s’est fixé comme objectif la neutralité carbone à horizon 2050 : 86 institutionnels gérant 9 500 milliards de dollars, en font désormais partie. C’est surtout la première fois depuis sa création en 2019 que la courbe des émissions s’infléchit d’une année sur l’autre, signe que les grands engagements pris commencent à se traduire par des efforts bien concrets.
De fait, l’enjeu climatique n’a cessé, ces dernières années, de prendre de l’ampleur dans le quotidien des investisseurs institutionnels, du moins les plus grands d’entre eux. Les politiques sectorielles concernant le charbon, ou plus récemment, le pétrole et le gaz, ont conduit à l’exclusion des entreprises les plus polluantes des portefeuilles, ce qui a permis de rapidement réduire leur empreinte carbone : pour les membres les plus précocement engagés dans la NZAOA, cette baisse atteint 21 % en cinq ans, par exemple. « Les premiers mètres sont toujours plus faciles à parcourir que les suivants, mais nous sommes aujourd’hui sur le bon chemin », se félicite JeanBaptiste Tricot, directeur des investissements du groupe...