Actifs financiers : des espérances de rendements trop élevées ?

Publié le 16 octobre 2015 à 12h11    Mis à jour le 16 octobre 2015 à 17h15

Patrick Barbe

Les liquidités excessives issues des politiques non conventionnelles des banques centrales (QE) ont amplifié la volatilité des cours de Bourse. Ces liquidités sont allées pour une large part vers les emprunts d’Etat.

Avec des taux obligataires dorénavant proches de zéro, de nombreux investisseurs à la recherche de rendements encore élevés ont construit des positions en actifs risqués au sein de leurs portefeuilles. Mais si l’excès de liquidités a amplifié la volatilité, cette dernière trouve sa source dans les incertitudes économiques apparues cet été. Nous avions évoqué dans cette tribune le mois dernier la baisse de la croissance chinoise et les difficultés de pays émergents affectés par la baisse du prix des matières premières.

Des perspectives de croissance «molle» et d’inflation durablement basse devraient maintenir les rendements des titres d’Etat des pays développés sous 2 % ; et aussi limiter la hausse des bénéfices des entreprises, et donc la performance à long terme des actions. Le moment est venu pour les investisseurs de revoir à la baisse leurs espérances de rendement à long terme pour leurs portefeuilles globaux diversifiés, en moyenne annuelle sur le long terme. Des objectifs de 2 % semblent plus adaptés à la période qui s’ouvre que les 4 % que beaucoup attendent aujourd’hui.

Il est donc temps aussi d’en tirer les conclusions ; autrement dit, de diminuer le risque des portefeuilles afin de l’ajuster à des espérances de rendements plus faibles.

Patrick Barbe Responsable de la gestion obligataire euro ,  BNP Paribas AM

Patrick Barbe est responsable de la gestion obligataire euro de BNP Paribas AM.

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