Banques centrales : responsables mais pas coupables ?
La faillite de la banque américaine SVB a relancé le débat sur un durcissement trop rapide et trop ample des politiques monétaires des banques centrales. Il est vrai que face à une inflation forte et persistante, les banquiers centraux ont dû réagir rapidement. Mais les problèmes de SVB sont avant tout liés aux difficultés de ses clients, des petites entreprises du secteur technologique. Les coûts de la « data » informatique ont flambé avec la hausse des prix de l’énergie. Des plans de licenciement ont dû être mis en place face à des excès de recrutement liés à des projections trop optimistes de croissance. Les coûts de restructuration ont consommé des liquidités des entreprises. Enfin, le retournement du marché des cryptomonnaies et de produits dérivés a induit des pertes. SVB a alors perdu les dépôts de garantie de ses clients sur ces produits. L’origine de cette crise bancaire est liée avant tout à une meilleure rationalisation des investissements dans le secteur technologique après des mois d’euphorie. Le durcissement monétaire a contribué à cette prise de conscience, mais elle est très loin d’être coupable de la faillite de SVB.
Christian Parisot est conseiller économique auprès du prestataire de services d'investissement Aurel BGC, dont il a été préalablement responsable de l’ensemble de la recherche, et Chef Economiste entre 2006 et 2021. Titulaire d’un diplôme universitaire, il a débuté en 1996 sa carrière d’économiste de marché à la Caisse Centrale des Banques Populaires (devenue ultérieurement Natixis) avant de rejoindre Aurel un an plus tard.
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