Bonnet blanc et blanc bonnet ?

Publié le 4 février 2022 à 15h20

Arnaud-Guilhem Lamy    Temps de lecture 2 minutes

Le changement de braquet de la Fed a presque fait dérailler les marchés. Après la réunion du 26 janvier, les investisseurs ont dû revoir leurs prévisions de hausses des taux directeurs pour 2022, de 75 points de base (pb) à 125 pb, voire 175 pb. Il s’agit d’un mouvement majeur de la Fed, qui juge nécessaire de lutter contre cette inflation qui n’est plus si transitoire. L’impact sur les taux courts américains a été immédiat. Le taux 2 ans est passé de 1,02 % avant la réunion du Federal Open Market Committee (FOMC) à 1,20 % fin janvier.

Les taux de ce côté-ci de l’Atlantique ont souffert de l’habituelle contagion mais l’ampleur du mouvement des taux allemands a surpris les investisseurs, compte tenu des circonstances. Le taux allemand à 2 ans est passé de - 0,71 % le 25 janvier à - 0,43 % le 3 février, juste après la réunion de la BCE, soit une tension plus importante que celle des taux américains, malgré des perspectives bien différentes. Certes, la BCE pourrait revoir sa position en mars tant sur la « forward guidance » que sur le programme d’achats, notamment parce que l’inflation dans la zone euro semble plus lente à refluer qu’attendu.

Néanmoins, la BCE a rappelé en février que, avant de remonter ses taux directeurs, elle devrait arrêter ses achats de titres et que cela se ferait de manière graduelle. Après les mouvements récents, la courbe des taux de la zone euro pourrait alors se repentifier, alors que la courbe américaine a connu un fort aplatissement. Les investisseurs obligataires pourraient constater alors que les mêmes causes ne produisent pas toujours exactement les mêmes effets.

Arnaud-Guilhem Lamy Responsable des stratégies obligataires euro aggregate ,  BNP Paribas Asset Management

Arnaud-Guilhem Lamy est responsable des stratégies obligataires euro aggregate au sein de BNP Paribas Asset Management.

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