Les banques centrales des pays développés bataillent contre une hausse des prix qu’elles avaient niée, avant , en ce qui concerne la Fed, qu’elle atteigne 5,5 %. Confrontées au risque de désancrage des anticipations inflationnistes, elles augmentent encore leurs taux directeurs tout en retirant de la liquidité, alors même que l’inflation amorce une décrue. Elles s’affirment « data dependant », et pilotent donc leur politique monétaire avec un rétroviseur, sur la base de données obsolètes. De plus, les banquiers centraux semblent ignorer la réalité de l’inflexion à la baisse du cycle économique due à une saturation des facteurs de production : coût du capital, pénurie de travailleurs, manque de matières premières et d’énergie. A cet égard, la courbe des rendements obligataires est un indicateur certes imparfait, mais incontournable, des tendances macroéconomiques anticipées. L’inversion extrême de la courbe américaine avec un taux 1 an à 5,40 % et un taux 10 ans à 3,85 % démontre que les décisions de la Fed sont perçues comme tardives et inadéquates. Ainsi, les actifs risqués, telles les obligations d’entreprises et les actions, deviendront particulièrement vulnérables à l’aube d’une inéluctable récession économique génératrice d’accidents financiers.