De l’importance d’un prix du pétrole stable
Dans l’ensemble, les perspectives économiques continuent de s’améliorer. D’abord, le rééquilibrage se poursuit. Ensuite, les signes de déflation se sont atténués – même si la menace déflationniste restera durablement présente en raison d’un endettement privé et public globalement toujours élevé. Enfin, la simultanéité de soutiens conjoncturels (baisse sensible du prix du pétrole, conditions monétaires et financières de plus en plus accommodantes, exigences budgétaires reportées) devrait permettre une amélioration cyclique globale.
Toutefois, pour que ce scénario d’accélération de la croissance mondiale se mette en place, il est nécessaire – voire urgent – que le prix du pétrole se stabilise, et ce pour deux raisons.
En premier lieu, avant qu’elle soit considérée comme un soutien au pouvoir d’achat, la baisse du prix a d’abord été perçue comme un choc de prix qui a alimenté la perception du risque déflationniste. Pour que cette baisse se traduise en demande supplémentaire, il est nécessaire qu’elle soit durable.
En second lieu, la volatilité du prix du pétrole alimente celle sur le marché des changes, notamment en raison de la relation inverse entre le prix du pétrole et le dollar.
En effet, la baisse du prix pétrole engendre une baisse du commerce international en valeur (et des ressources en devises) qui rend le dollar relativement plus rare, et le conduit à s’apprécier.
Le feu de la conjoncture mondiale est à l’orange. Il devrait passer au vert si le prix du pétrole ne remonte pas… et ne baisse plus.
Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management
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