Des risques toujours, du rendement de nouveau

Publié le 9 septembre 2022 à 10h43

Laurent Denize    Temps de lecture 2 minutes

La hausse des coûts énergétiques, imputable au conflit russo-ukrainien, a donné le coup de grâce au concept de pic d’inflation temporaire, entraînant un changement radical du discours des banques centrales occidentales durant l’été. Au sein de la Fed, même les gouverneurs étiquetés les plus « colombes » n’ont eu de cesse de marteler qu’un durcissement majeur des conditions financières serait mis en œuvre si nécessaire afin de limiter l’inflation. Et, partant de taux bien plus faibles, la BCE a également tenté de rendre crédible un discours similaire pour la zone euro… en relevant ses taux directeurs à 0 %, ce qui n’a pas entravé la poursuite de la chute de la monnaie unique.

Le risque n’est donc plus seulement pour les banquiers centraux européens d’être « derrière la courbe » du point de vue des marchés de taux, mais aussi que se crée une nouvelle spirale entre chute de la devise et hausse de l’inflation. Affronter un tel dilemme, qui plus est dans un contexte de risque politique toujours présent, a été durant les trois dernières décennies l’apanage des économies émergentes à forts déficits commerciaux et budgétaires. Mais le véritable défi est bien la situation de déséquilibre marqué dans laquelle est plongée la zone euro pour financer son approvisionnement énergétique.

Faut-il pour autant alléger les expositions actions ? Il s’agit d’une des classes d’actifs permettant le mieux de s’exposer aux actifs réels tout en gardant une liquidité forte. En privilégiant les sociétés abordant ce cycle avec un faible levier financier, et une capacité à ajuster rapidement les prix de vente, les investisseurs conservent leurs chances de préserver leur capital en termes réels sur un horizon long.

Laurent Denize global CIO ,  ODDO BHF Asset Management

Laurent Denize est global CIO chez ODDO BHF Asset Management.

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