La Réserve fédérale américaine est restée neutre lors de sa réunion de la semaine dernière constatant simplement que la conjoncture avait été moins vive durant les trois premiers mois de l’année. Le taux de croissance de seulement 0,2 % en taux annualisé est en net retrait par rapport à ce qui était attendu (1 %). Cette situation élimine la possibilité d’une remontée des taux de la Fed au mois de juin. Au regard des chiffres mensuels déjà publiés et du temps réduit avant cette réunion il sera difficile de savoir clairement si le ralentissement du premier trimestre était temporaire ou plus persistant. En outre, dans la composition des chiffres du PIB du premier trimestre on relève que les stocks ont augmenté. Il n’y aura pas de rattrapage lié à une reconstitution de stocks contrairement à ce qui avait été constaté l’an dernier. L’effet stock avait eu un impact fort et expliquait une bonne partie de la hausse de la croissance au deuxième trimestre. Pas d’effet de ce type cette année et donc une lecture plus difficile de la dynamique américaine.

La Fed veut remonter ses taux d’intérêt en 2015 pour gagner d’éventuelles marges de manœuvre. Au mieux, elle ne pourra le faire qu’à l’automne. Cependant, si l’inflexion conjoncturelle se faisait plus persistante, ce qui ne peut être exclu, elle devrait affronter un ralentissement conjoncturel sans véritable marge de manœuvre. Sa seule possibilité alors serait de rentrer en concurrence avec la BCE sur l’idée, à nouveau, de maintenir des taux bas très longtemps afin de faire baisser le billet vert. La dynamique globale changerait alors de nature.