Ecart de rendement entre OAT/Bund : recherche d’un nouvel équilibre
Finalement, les résultats du second tour des élections législatives ont été bien accueillis par les marchés. Le surplus de rendement des obligations françaises OAT à 10 ans par rapport à leurs équivalents allemands, qui s’était envolé à +0,80 %, s’est contracté à +0,63 %, tout en restant à +0,15 % au-dessus du niveau d’avant la dissolution. Dans la nouvelle Assemblée nationale, toutes les coalitions restent très éloignées de la majorité absolue, entraînant un risque d’impasse politique, à l’encontre du relèvement des défis structurels dont la France a tant besoin. Cette instabilité et certains projets dépensiers mettront sous pression le crédit de la France. Ainsi, les agences de notation pointent déjà la probabilité d’un nouveau dérapage budgétaire et d’une envolée du poids des intérêts de la dette. De plus, la BCE réduit son bilan et 100 milliards d’euros d’OAT à échéance devront être absorbés par les marchés sur les dix-huit prochains mois. S’y ajoutent environ 130 milliards d’euros de refinancement du Trésor français en 2025. Il est donc certain que les investisseurs, à 54 % non-résidents, exigeront une prime supplémentaire, ce qui accroîtra l’écart de rémunération entre l’OAT et le Bund.
Thierry Million est directeur de la gestion obligataire d'Allianz Global Investors France. Ingénieur diplômé en Informatique de l’Institut de Recherche polytechnique de Mulhouse, titulaire d’un DESS en finance de l’Institut Supérieur de Gestion et diplômé de la SFAF, Thierry Million débute sa carrière en 1987 en tant que courtier et responsable de la Trésorerie chez Dynabourse. Il est ensuite gérant obligataire à la Banque Vernes. En 1994 il rejoint Dresdner RCM Gestion en tant que directeur de la gestion obligataire. En 2001 il devient Responsable des activités Product Management et Conseil d’AGF Asset Management. A partir de 2003, il prend la responsabilité des portefeuilles diversifiés des institutionnels et entreprises, ainsi que de la recherche quantitative et économique. En 2006, il est nommé directeur de la recherche économique et quantitative et du Conseil, puis directeur de la gestion obligataire d’Allianz Global Investors en 2008. Depuis 2013, il est directeur de la gestion obligataire institutionnelle.
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