Etats-Unis : une reprise sans surchauffe
Le très attendu rapport sur l’emploi américain de mai a de nouveau déçu, avec un nombre de créations d’emplois salariés non agricoles inférieur aux 675 000 prévus. Dans le même temps, le taux de participation à la population active a légèrement diminué, passant de 61,7 % à 61,6 %. Ainsi, la baisse de 0,3 point de pourcentage du taux de chômage à 5,8 % est flatteuse par rapport à l’amélioration réelle des conditions du marché du travail.
Néanmoins, la progression du marché du travail en mai est conforme au calendrier prévu par la Fed pour relever ses taux d’ici la réunion du FOMC (Federal Open Market Committee) de décembre 2022, soit une croissance mensuelle moyenne de la masse salariale autour de 500 000. En outre, le taux d’activité va augmenter mécaniquement avec la réouverture des écoles, des structures d’accueil des enfants ou des services éducatifs.
Les rendements du Trésor américain ont baissé à la suite de la publication de ce chiffre, ce qui suggère que les gains d’emplois plus lents que prévu encouragent les investisseurs à réévaluer le calendrier de la politique de la Fed. Pour autant, le rapport sur l’emploi ne justifie pas un changement de perspectives de la Fed, et notamment les discussions sur le « tapering » cet été.
Un retournement trop marqué pourrait heurter les anticipations de croissance mondiale dans le contexte actuel où les actions sont chères, et donc susceptibles de corriger en cas de changement notable de trajectoire économique. Nous en sommes loin.
Laurent Denize est global CIO chez ODDO BHF Asset Management.
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