La BCE à l’assaut de l’inflation
A l’occasion de son dernier comité de politique monétaire, la BCE a relevé ses taux directeurs de 0,75 % afin de rattraper son retard sur une inflation qui va dépasser 10 % en zone euro dès le mois de décembre. L’institution doit à tout prix éviter le risque de désancrage des anticipations inflationnistes. Elle devrait acter de nouvelles hausses de 0,75 % en octobre et de 0,50 % en décembre, pour atteindre rapidement un palier à 2 % sur la facilité de dépôt. Mais quel taux terminal la banque centrale devra-t-elle atteindre pour faire refluer l’inflation ? Les décisions de la BCE s’insèrent dans le cadre d’une politique budgétaire européenne déterminée à limiter l’envolée des prix de l’énergie. Cette volonté de lisser l’incidence de l’inflation à court terme rendra de facto celle-ci plus durable. Avec des déficits plus importants visant à amortir les risques de récession, la banque centrale, opérant simultanément un retrait progressif des liquidités excédentaires (QT), va devoir piloter de main ferme le calendrier et surtout l’amplitude du taux terminal. Au vu des données actuelles, ce dernier se situerait entre 2,50 et 3 %. Il est donc avisé de privilégier les obligations à taux variable.
Thierry Million est directeur de la gestion obligataire d'Allianz Global Investors France. Ingénieur diplômé en Informatique de l’Institut de Recherche polytechnique de Mulhouse, titulaire d’un DESS en finance de l’Institut Supérieur de Gestion et diplômé de la SFAF, Thierry Million débute sa carrière en 1987 en tant que courtier et responsable de la Trésorerie chez Dynabourse. Il est ensuite gérant obligataire à la Banque Vernes. En 1994 il rejoint Dresdner RCM Gestion en tant que directeur de la gestion obligataire. En 2001 il devient Responsable des activités Product Management et Conseil d’AGF Asset Management. A partir de 2003, il prend la responsabilité des portefeuilles diversifiés des institutionnels et entreprises, ainsi que de la recherche quantitative et économique. En 2006, il est nommé directeur de la recherche économique et quantitative et du Conseil, puis directeur de la gestion obligataire d’Allianz Global Investors en 2008. Depuis 2013, il est directeur de la gestion obligataire institutionnelle.
Du même auteur
Mise à profit de la volatilité des chiffres macroéconomiques américains
Réputées retardées par rapport à la réalité de l’activité, et souvent révisées, les données d’emploi…