Les taux d’intérêt sont au plus bas pour très longtemps. De ce côté-là, plus rien à attendre. Les craintes que l’on pouvait éventuellement avoir sur le système bancaire sont désormais prises en charge par la BCE avec un TLTRO très avantageux pour les banques. Le TLTRO est une opération qui permet l’échange de papier (risqué) du bilan des banques pour de la liquidité de la Banque centrale. Enfin, la BCE élargit le montant des achats et le type d’actifs qu’elle pourra acheter en incluant les papiers des entreprises non bancaires.

Plusieurs réflexions : les conditions nécessaires pour une amélioration de la situation de la zone euro sont en place à la BCE. Il manque juste la croissance pour que ça marche. D’où le souhait par la BCE d’une politique budgétaire plus volontariste. Ce point est majeur, car il n’est anticipé qu’un taux d’inflation de 1,6 % à l’horizon 2018, très loin de l’objectif de 2 %. Les tensions seront réduites durablement. Implicitement, la BCE semble faire l’hypothèse que la politique budgétaire ne sera pas au rendez-vous. Le TLTRO va durer jusqu’en 2021, cela veut dire que la BCE considère que la situation va rester délicate à gérer au moins jusqu’à cette date et qu’il est nécessaire d’aider les banques sur l’ensemble de cette période.

L’environnement international reste fragile mais, en cas de choc négatif, la BCE n’a plus vraiment de munitions. C’est ce point finalement le plus préoccupant. En décembre 2015 et mars 2016, elle a mis en place des mesures nouvelles considérables avec un changement de régime en mars. On peut s’interroger sur sa capacité d’anticipation.