La croissance de l’investissement des entreprises sur un an : autour de 0 % dans tous les pays de l’OCDE

Publié le 25 avril 2014 à 15h41    Mis à jour le 30 avril 2014 à 17h53

Patrick Artus

Une reprise économique est en général causée par la reprise de l’investissement des entreprises. Cette fois-ci, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Japon, dans la zone euro, la reprise part de la consommation des ménages. Elle a été dopée, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Japon, par la hausse des prix des actifs due à la politique monétaire très expansionniste, c’est-à-dire par les effets de richesse ; dans la zone euro par la hausse du pouvoir d’achat due à la chute de l’inflation. Le crédit ne redémarre pas, c’est donc seulement la politique monétaire expansionniste ou la désinflation qui explique la plus forte consommation.

Pour que la reprise devienne globale, il faut qu’elle s’étende de la consommation des ménages à l’investissement des entreprises. Mais c’est ici que la situation est étonnante et inquiétante. Malgré la hausse de la profitabilité, malgré le niveau très bas des taux d’intérêt, malgré les énormes réserves de cash des entreprises, l’investissement ne redémarre pas : en termes réels, il stagne sur un an en Europe et au Japon, il ne progresse que de 2 % aux Etats-Unis. Cela reflète la prudence des entreprises après les crises, leur absence de projets et de perspective de croissance.

Patrick Artus Membre du Cercle des Economistes

Patrick Artus est Chef économiste de Natixis depuis mai 2013. Polytechnicien, diplômé de l’Ensae, et de l’IEP Paris, Patrick Artus intègre l’Insee en 1975, où il participe notamment à des travaux de prévision et de modélisation, avant de rejoindre, cinq ans plus tard, le département d’économie de l’OCDE. En 1982, il devient directeur des études à l’Ensae puis il est nommé, trois ans plus tard, conseiller scientifique au sein de la direction générale des études de la Banque de France. En 1988, il intègre la Caisse des dépôts et consignations, où il exerce successivement en tant que chef du service des études économiques et financières puis responsable de la gestion actif-passif. En 1993, il est nommé directeur des études économiques, responsable de la recherche de marché chez CDC-Ixis. Devenu en 1998 directeur de la recherche et des études de Natixis, il est promu chef économiste en mai 2013. Depuis septembre 2024, il est conseiller économique d'Ossiam. Il est également membre du Cercle des Economistes.

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