La fin du TLTRO menace-t-elle la solidité des banques européennes ?

Publié le 25 mai 2023 à 18h47

Thierry Million    Temps de lecture 2 minutes

Dans sa lutte contre l’inflation, la BCE renchérit le coût du crédit et ne renouvellera probablement pas l’opération de TLTRO (Targeted Longer-Term Refinancing Operation) avec 477 milliards d’euros à échéance au 28 juin, soit près de 43 % de l’encours actuel. Cela ne menace pas les banques de la zone euro, qui déposent autour de 4 trillions d’euros à la facilité de dépôts de la BCE, soit quatre fois plus environ que l’encours restant du TLTRO. Il existe cependant des disparités nationales, comme par exemple avec les banques italiennes qui sont en position nette débitrice vis-à-vis de la BCE. Mais dans l’ensemble, les banques ont déjà des plans crédibles pour compenser ce besoin net supplémentaire de financement dans les dix-huit prochains mois. La baisse de la production de prêts aux entreprises et aux particuliers est attribuable à la fin du TLTRO et à l’affaiblissement de la demande en raison de taux élevés. Par ailleurs, on observe une hausse des volumes négociés sur le marché monétaire. Tout indique que les banques reviennent s’y refinancer, dans des conditions discriminantes cependant, fonction de la qualité de l’institution. Néanmoins, globalement, l’effet du TLTRO sur la rentabilité des établissements financiers de la zone euro est limité au regard de l’expansion rapide des marges nettes d’intérêts du secteur.

Thierry Million Directeur de la gestion obligataire ,  Allianz Global Investors France

Thierry Million est directeur de la gestion obligataire d'Allianz Global Investors France. Ingénieur diplômé en Informatique de l’Institut de Recherche polytechnique de Mulhouse, titulaire d’un DESS en finance de l’Institut Supérieur de Gestion et diplômé de la SFAF, Thierry Million débute sa carrière en 1987 en tant que courtier et responsable de la Trésorerie chez Dynabourse. Il est ensuite gérant obligataire à la Banque Vernes. En 1994 il rejoint Dresdner RCM Gestion en tant que directeur de la gestion obligataire. En 2001 il devient Responsable des activités Product Management et Conseil d’AGF Asset Management. A partir de 2003, il prend la responsabilité des portefeuilles diversifiés des institutionnels et entreprises, ainsi que de la recherche quantitative et économique. En 2006, il est nommé directeur de la recherche économique et quantitative et du Conseil, puis directeur de la gestion obligataire d’Allianz Global Investors en 2008. Depuis 2013, il est directeur de la gestion obligataire institutionnelle.

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