La reflation en embuscade
Nous voyons actuellement une rapide baisse des taux longs, le taux à 30 ans américain est retombé en deçà des 2 % après avoir touché un plus haut à 2,45 % en mars 2021. Pour autant, il ne faut pas remettre complètement en cause les anticipations reflationnistes. Nous expliquons la forte baisse des rendements et l’aplatissement de la courbe des taux par trois facteurs.
Dans un premier temps, par des données économiques plus faibles que prévu qui alimentent l’idée que les Etats-Unis ont atteint leur pic de croissance et qu’un ralentissement pourrait faire baisser les rendements. Après avoir atteint près de 9,5 %, la croissance moyenne du PIB réel pourrait ralentir autour de 5 % en 2022, ce qui reste supérieur au potentiel.
Ensuite, par le sentiment que la Fed allait diminuer plus rapidement que prévu son programme d’achat d’actifs et par conséquent monter les taux dès 2023. Cependant, il est peu probable que la Fed adopte une politique moins accommodante tant que le taux de chômage ne retombe pas sous les 4 %.
Troisièmement, par le dénouement des positions spéculatives à la hausse des taux. Nous ne voyons pas de catalyseur immédiat pour revenir aux niveaux de juin mais les positions nettoyées devraient favoriser un retour à la moyenne.
Finalement, la baisse des rendements obligataires a redonné de la valeur relative aux actions. La séquence bénéficiaire qui s’annonce sera cruciale pour donner le pouls des prochains mois.
Laurent Denize est global CIO chez ODDO BHF Asset Management.
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