La revanche des stocks pickers !
Deux certitudes ont récemment volé en éclats : d’abord, que les banques centrales assuraient gratuitement les investisseurs contre la baisse des actifs risqués (c’est le fameux put des banques centrales) ; ensuite, que l’insuffisante demande domestique dans les pays développés serait compensée par celle des pays émergents, notamment en provenance de Chine.
Les marchés d’actifs risqués ont été portés par ces deux croyances, singulièrement par les injections de liquidités qui constituaient une «avance» sur la croissance future, et permettaient de donner le temps nécessaire aux entreprises pour se restructurer et aux décideurs politiques pour mener les réformes. Toutefois, si le put des banques centrales a bien existé, il n’est pas sans fin : il a une maturité. Et force est de reconnaître que l’on approche de cette échéance alors que les perspectives sur la croissance mondiale ne permettent plus d’envisager une accélération : cette croissance mondiale s’établirait autour de + 3,0 % en 2015 et guère plus en 2016.
Lorsque des mythes s’effondrent, cela implique forcément un changement dans le régime des marchés. Désormais, la directionnalité est moins évidente, et moins évidemment portée par les injections de liquidités. C’est le retour du fondamental et de la discrimination. En termes d’investissement, cela signifie que les budgets de risque doivent relativement être plus alloués au risque spécifique. Les stocks pickers et les analystes financiers tiennent peut-être leur revanche sur les gérants macro et les analystes de banques centrales !
Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management
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