Le boom de l’investissement réhausse le niveau d’équilibre des taux d’intérêt
Le climat des affaires dans l’industrie continue de se détériorer simultanément dans les pays développés et émergents. Cette synchronisation ainsi que le niveau désormais élevé des stocks renforcent le scénario de récession et de contraction du commerce mondial.
Cependant, si on se projette au-delà de cette récession cyclique, la perspective est positive. Les gouvernements remplacent le « quoi qu’il en coûte » de la demande par un « quoi qu’il en coûte » de l’offre. Tous ces plans de relance auront des impacts vigoureux et durables sur la croissance, qui sont encore très sous-estimés. L’exemple de l’Italie montre que les dotations du fonds de relance européen soutiennent fortement l’investissement.
Si on sous-estime l’investissement, on sous-estime alors la normalisation monétaire. La hausse du taux d’investissement provoque une tension sur le capital financier, et ce faisant une remontée des taux d’intérêt d’équilibre. Cette normalisation de l’équilibre monétaire n’est pas encore reconnue par les banquiers centraux. Ainsi, la Fed continue de communiquer sur un taux directeur réel d’équilibre à 0,5 % alors que l’environnement d’investissement/épargne suggère que le Fed Funds réel d’équilibre est supérieur à 1 %. Les politiques monétaires ne sont donc pas si restrictives que cela. Passé l’épisode de la récession, la tendance est toujours haussière sur les taux d’intérêt.
Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management
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