Le dernier plan budgétaire de l’administration Biden encourage la Fed à agir
Aux Etats-Unis, la Chambre des représentants a adopté, le 19 novembre dernier, le programme Build Back Better. Le texte doit désormais être examiné par le Sénat. Au menu figurent environ 2 100 milliards de dollars de dépenses sur les dix prochaines années. Il s’agit d’un mix de mesures sociales et d’allégements fiscaux pour les ménages à revenus faibles et moyens qui vise à rendre la croissance plus inclusive. En face, plusieurs mesures permettraient de générer environ 2 000 milliards de dollars de recettes. Le plan est donc en grande partie financé. Le principal objectif n’est pas de stimuler la demande. Mais cela peut y contribuer, car les dépenses se concentreront sur les quatre premières années, tandis que les impôts s’étaleront sur les années suivantes.
La croissance américaine est solide, si bien que les démocrates modérés sont préoccupés par le risque de surchauffe. Il est vrai que l’indice du coût de l’emploi (salaires) était en hausse de 6 % en rythme annualisé au 3e•trimestre. Dans ce contexte, ils vont chercher à revenir sur certaines des dispositions proposées par la Chambre. La procédure de réconciliation permet en principe d’adopter le projet de loi avec une majorité simple. Mais au Sénat, cette procédure donne davantage de poids à l’opposition, qui dispose de moyens forts pour freiner l’adoption du texte et semer la discorde dans la majorité.
Joe Biden voudrait que le texte soit adopté avant Noël. Ce n’est pas encore gagné. Mais si tel était le cas, cela encouragerait la Fed à accélérer le tapering.
Didier Borowski est responsable de la recherche sur les politiques macroéconomiques au sein de l’Amundi Investment Institute. Auparavant, il a exercé plusieurs fonctions : responsable de la stratégie Taux et Changes, co responsable de l’équipe de Stratégie et Recherche économique, responsable de la macroéconomie puis plus récemment responsable global views. Avant de rejoindre Amundi, il était économiste et stratégiste senior de Société Générale Asset Management (2000-2009). Didier Borowski a commencé sa carrière au sein de la Direction de la Prévision du Ministère de l’économie et des finances. Il a également exercé les fonctions d’expert auprès de la Commission européenne. Didier Borowski est Docteur ès sciences économiques. Il a été Professeur associé à l’Université Paris Nord (2007-2011) puis a enseigné plusieurs années à l’université Paris-Dauphine.
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