Le PMI manufacturier de la Chine à nouveau inférieur à 50

Publié le 13 mars 2014 à 17h56    Mis à jour le 21 mars 2014 à 18h19

Patrick Artus

Le PMI manufacturier de la Chine est à nouveau passé en dessous de 50 en janvier 2014 ; le PMI est un indicateur avancé de la croissance future (ici de la croissance industrielle) ; un niveau inférieur à 50 est normalement associé à un recul de la production, à une croissance négative.

Mais par ailleurs, la croissance du produit intérieur brut de la Chine a été de 7,7 % en 2013, sera très probablement supérieure à 7 % en 2014. Comment concilier cette croissance globale forte et ces indicateurs avancés faibles de l’industrie ? La réponse vient de l’évolution de la structure productive de la Chine. L’industrie souffre en Chine de la hausse très rapide des coûts de production : le coût salarial unitaire a augmenté de 8 à 10 % par an depuis 15 ans. La perte de compétitivité de la Chine a conduit à des délocalisations importantes, à la contraction des industries à fort contenu en main-d’œuvre, d’où la faiblesse du PMI industriel. Le moteur de la croissance en Chine n’est plus l’exportation de produits fabriqués avec des coûts salariaux faibles ; il est maintenant un moteur domestique de la croissance : l’urbanisation, avec la poursuite du mouvement des ruraux vers les villes, et la croissance forte associée de la construction, des infrastructures publiques, la production d’électricité, d’acier… D’où la croissance forte du PIB malgré la faiblesse de l’industrie manufacturière intensive en main-d’œuvre.

Patrick Artus Membre du Cercle des Economistes

Patrick Artus est Chef économiste de Natixis depuis mai 2013. Polytechnicien, diplômé de l’Ensae, et de l’IEP Paris, Patrick Artus intègre l’Insee en 1975, où il participe notamment à des travaux de prévision et de modélisation, avant de rejoindre, cinq ans plus tard, le département d’économie de l’OCDE. En 1982, il devient directeur des études à l’Ensae puis il est nommé, trois ans plus tard, conseiller scientifique au sein de la direction générale des études de la Banque de France. En 1988, il intègre la Caisse des dépôts et consignations, où il exerce successivement en tant que chef du service des études économiques et financières puis responsable de la gestion actif-passif. En 1993, il est nommé directeur des études économiques, responsable de la recherche de marché chez CDC-Ixis. Devenu en 1998 directeur de la recherche et des études de Natixis, il est promu chef économiste en mai 2013. Depuis septembre 2024, il est conseiller économique d'Ossiam. Il est également membre du Cercle des Economistes.

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