L'analyse de Christophe Morel
Les impulsions budgétaires survivront à l’aléa sanitaire
Avec le déconfinement, la plupart des indicateurs conjoncturels ont «mécaniquement» rebondi à la fois dans les pays développés et dans les pays émergents. Ce redémarrage ne restera toutefois pas en ligne droite : d’abord, la reprise n’est pas encore suffisamment autonome ; ensuite, certains risques qui s’étaient atténués refont surface (aléa sanitaire, Brexit, tensions géopolitiques, etc.) ; enfin, la hausse des faillites d’entreprises et des taux de chômage pèsera sur la demande globale.
Au-delà de la volatilité à court terme, les perspectives à moyen-long terme sont beaucoup plus favorables. En effet, les économies sont mieux équipées face aux incertitudes, singulièrement face au risque sanitaire (règles de distanciation sociale, systèmes hospitaliers, progression vers un vaccin…). Surtout, pour accompagner la reprise et limiter les manifestations sociales, les politiques économiques iront encore plus loin dans le soutien à l’économie : d’autres annonces d’impulsions budgétaires sont à venir (notamment en France et aux Etats-Unis) et les banques centrales sont prêtes à amplifier leurs assouplissements monétaires.
Au final, il faudra sûrement beaucoup de temps avant de retrouver les niveaux d’activité économique d’avant-crise. Mais il ne faut surtout pas oublier que l’aléa sanitaire a vocation à diminuer alors que les impulsions budgétaires soutiendront les croissances pendant plusieurs années.
Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management
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