La baisse du prix du pétrole sous les 30 dollars le baril va provoquer un gain de pouvoir d’achat supplémentaire pour le consommateur des pays industrialisés. Cela se traduira forcément par une trajectoire plus élevée de la consommation des ménages. Ce mécanisme prend plus de temps que par le passé en raison de l’effet amortisseur des taxes qui grèvent la vente des produits pétroliers. Cela doit accroître les anticipations de croissance dans les pays industrialisés en 2016.

Cependant, un prix du baril à 30 dollars se traduira par une contribution fortement négative de l’énergie au taux d’inflation. Si le prix reste à ce niveau, on ne pourra pas exclure que le taux d’inflation global soit négatif une bonne partie de l’année. La hausse des prix de la partie sous-jacente ne compensera pas l’effet énergétique. Cela sera très marqué sur le premier semestre car le prix du pétrole était relativement élevé à cette période de l’année en 2015. Le taux d’inflation sera franchement négatif au début du printemps.

Cette situation touchera l’ensemble des pays industrialisés. Dès lors, les politiques monétaires n’auront aucune raison de devenir restrictives. La BCE évoque d’ailleurs la possibilité de nouvelles mesures lors de sa réunion de mars. Mais cette nouvelle donne touche toutes les banques centrales, y compris la Fed, qui sera sûrement nettement plus hésitante à durcir sa stratégie. L’absence d’inflation est et doit être une incitation au statu quo monétaire, voire à un caractère plus accommodant. En conséquence, l’ensemble de la structure des taux d’intérêt restera très bas en 2016.