Pétrole : entre un «plancher» et un «plafond»

Publié le 21 octobre 2016 à 17h45

Christophe Morel

D’un côté, même s’il reste flou dans ses modalités pratiques, l’accord de principe de l’OPEP sur une baisse de la production, annoncé fin septembre, signale un cours «plancher» du prix du baril de pétrole. Ce dernier est situé autour de 40 dollars américains sur une référence cotée à New York.

D’un autre côté, les données à fin septembre montrent que le déséquilibre entre l’offre et la demande ne se résorbe toujours pas. Lissées sur 12 mois de façon à corriger la saisonnalité, la demande globale s’établit à 96,3 millions de barils par jour, l’offre à 97,6 millions de barils par jour si bien que l’excès d’offre est toujours d’environ 1,3 million. Cet excès a reflué par rapport au plus haut de février 2016 (1.7 mb/j à l’époque), mais la situation ne s’améliore plus depuis juin. Tant que les données ne valident pas une résorption du déséquilibre, le prix du pétrole est «plafonné».

Entre un «plancher» et un «plafond», le prix du pétrole devrait rester relativement stable à court terme, ce qui constituerait en premier lieu une bonne nouvelle pour l’économie américaine. En effet, depuis 2015, la baisse du prix du pétrole a provoqué un ajustement de 70 % de l’investissement dans le secteur énergétique qui a coûté en moyenne chaque trimestre 0,4 % de croissance en rythme annualisé (à comparer à une croissance moyenne de 1,6 %). Cette stabilité serait neutre pour la zone émergente entre des pays exportateurs (Brésil, Russie) qui ont besoin d’un cours plus élevé et des pays importateurs (Chine, Inde) qui en profitent. Au final, un prix du pétrole stable serait une bonne nouvelle pour l’économie mondiale.

Christophe Morel Chef économiste ,  Groupama Asset Management

Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management

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