Pour une vision plus large des dettes et des actifs macroéconomiques

Publié le 14 avril 2022 à 17h16

Christophe Morel    Temps de lecture 2 minutes

Le Rapport Stiglitz (2009) invitait à élargir la mesure de la performance économique, à aller au-delà du PIB et à s’engager vers une mesure du « bien-être ». La succession de crises nous invite encore davantage à élargir notre vision économique, à repenser plus globalement les notions de dette et d’actif.

D’abord, la dette doit se concevoir plus largement que du seul point de vue « monétaire ». Certes, un Etat qui s’endette laisse aux générations futures le poids du remboursement. Mais un Etat qui ne s’endetterait pas, pour financer par exemple la transition énergétique, pénalise aussi les prochaines générations. Ainsi, il y a la dette qu’on mesure et toutes celles qu’on ne mesure pas. Dans bien des cas, ne pas s’endetter « monétairement », c’est oublier que d’autres dettes s’entassent.

Ensuite, toutes les crises traversées depuis vingt ans nous enjoignent à adopter une vision patrimoniale plus large, au-delà des actifs physiques, financiers et humains. La crise financière nous a rappelé que l’activité économique exige de la transparence. La crise de la dette européenne nous a montré qu’une bonne gouvernance réduit les primes de risque. La crise sanitaire nous rappelle qu’une (bonne) santé doit s’entretenir. Et la crise géopolitique actuelle devrait vite nous remémorer que la paix est un actif intangible bien souvent sous-valorisé.

Christophe Morel Chef économiste ,  Groupama Asset Management

Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management

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