Quatre risques pèsent sur les marchés
Des risques de nature très différente inquiètent les investisseurs. Sur le plan macroéconomique, il y a d’abord le risque de la fin de cycle aux Etats-Unis et du «hard landing» en Chine. Sur le plan politique, les risques de Grexit ou de Brexit sont revenus sur le devant de la scène.
Aux Etats-Unis, il y a clairement une fin de cycle du côté des profits, mais il est encore beaucoup trop tôt pour s’inquiéter d’une récession. Notamment parce que le revenu des ménages progresse nettement. La croissance devrait donc repartir plus franchement dans la deuxième partie de l’année.
En Chine, les statistiques de crédit, de consommation d’électricité et de fret ferroviaire indiquent toutes un ralentissement marqué. Le consensus est encore trop optimiste. Cela dit la Banque centrale a commencé à assouplir sa politique. Et le gouvernement a des marges de manœuvre du côté budgétaire. L’atterrissage peut donc se faire «en douceur».
La sortie de la Grèce de la zone euro (Grexit) est très improbable. Les parties prenantes y sont très opposées. Les autorités européennes ne veulent pas ouvrir la boîte de Pandore d’une sortie de l’euro. Quant au peuple grec, les derniers sondages montrent qu’il est très attaché à conserver l’euro (quitte à faire des sacrifices).
La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit) paraît aussi improbable. Il est vrai que les deux principaux partis sont au coude à coude dans les sondages et que jamais scrutin électoral n’aura été aussi incertain outre-Manche. Cela dit, les simulations des think tanks montrent que la probabilité d’une coalition dirigée par les travaillistes est supérieure à 80 %. Dit autrement, la probabilité d’un référendum sur la sortie de l’Union européenne est faible (seuls les conservateurs soutiennent cette idée).
En définitive, s’il est légitime de s’inquiéter à court terme (et de prendre ses profits), les allocations d’actifs de moyen terme, favorables aux marchés d’actions, n’ont pas de raison d’être remises en cause pour les motifs évoqués.
Didier Borowski est responsable de la recherche sur les politiques macroéconomiques au sein de l’Amundi Investment Institute. Auparavant, il a exercé plusieurs fonctions : responsable de la stratégie Taux et Changes, co responsable de l’équipe de Stratégie et Recherche économique, responsable de la macroéconomie puis plus récemment responsable global views. Avant de rejoindre Amundi, il était économiste et stratégiste senior de Société Générale Asset Management (2000-2009). Didier Borowski a commencé sa carrière au sein de la Direction de la Prévision du Ministère de l’économie et des finances. Il a également exercé les fonctions d’expert auprès de la Commission européenne. Didier Borowski est Docteur ès sciences économiques. Il a été Professeur associé à l’Université Paris Nord (2007-2011) puis a enseigné plusieurs années à l’université Paris-Dauphine.
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