Qui est le maillon faible de la croissance économique ?
Les grandes économies développées font preuve d’une grande résilience face aux « chocs inflationnistes » des derniers mois. Pourtant, l’inflation a durement affecté le pouvoir d’achat des ménages, mais leur consommation ne s’est pas effondrée. Les ménages réduisent leur taux d’épargne ou leurs achats de biens discrétionnaires, mais ne veulent pas sacrifier leurs dépenses de loisirs et voyages. Le secteur du tourisme, par exemple, bénéficie encore d’une très forte croissance de la demande. De plus, avec la hausse des salaires et le mouvement de désinflation, le pouvoir d’achat des ménages pourrait rapidement rebondir. Le maillon faible pourrait être au niveau des entreprises. La productivité du travail est au plus bas, alors que les coûts salariaux augmentent rapidement. Les conditions monétaires se durcissent et la désinflation va peser sur les marges des entreprises. Toutes les conditions sont réunies pour un net recul des investissements des entreprises. Finalement, dans les prochains trimestres, le problème risque d’être sur les dépenses des entreprises et non sur l’appétit de consommation des ménages…
Christian Parisot est conseiller économique auprès du prestataire de services d'investissement Aurel BGC, dont il a été préalablement responsable de l’ensemble de la recherche, et Chef Economiste entre 2006 et 2021. Titulaire d’un diplôme universitaire, il a débuté en 1996 sa carrière d’économiste de marché à la Caisse Centrale des Banques Populaires (devenue ultérieurement Natixis) avant de rejoindre Aurel un an plus tard.
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