Sortie sans issue ?

Publié le 17 novembre 2017 à 16h47

Jean-François Boulier

Le feuilleton du Brexit se poursuit sans résultats visibles. Avec un scénario d’absence d’accord qui gagne en probabilité, les perspectives d’investissement ne sont guère séduisantes.

Le marais politique dans lequel s’enfonce la Grande-Bretagne illustre l’absence de consensus ou même de vision partagée sur ce qui serait désirable, vu des îles. Le continent, lui, se prépare progressivement au pire, autrement dit un accord a minima, avec pour repère le plus probable pour la situation d’arrivée, un statut comparable au Canada, avec lequel des accords ont récemment été passés. Bien sûr, la posture du négociateur européen, Michel Barbier, se veut positive et ouverte, en acceptant par exemple le principe d’une phase de transition. N’est-ce pas d’ailleurs un principe de réalité ?

L’économie britannique jusqu’à présent relativement épargnée, sauf par la baisse de la livre, commence à montrer des signes de faiblesse inquiétants. L’inflation, en partie générée par cette baisse, dépasse la croissance des salaires et le sursaut de consommation de fin 2016 sera vite oublié, comme les commandes de voitures, en baisse de 10 %, et le taux d’épargne, divisé par deux, tendent à le montrer. Le déficit commercial prononcé de 8 % pourra-t-il être compensé par l’investissement direct étranger comme par le passé ? L’incertitude sur l’avenir post-Brexit ne le favorisera pas. Les pressions sur la livre risquent donc de se prolonger.

En matière d’investissement, comme le commente d’ailleurs de nombreux experts britanniques, le moment n’est pas opportun ni sur la devise ni sur les actions ou sur l’immobilier. Il viendra bien un moment où la situation se retournera, mais ce n’est pas pour demain.

Jean-François Boulier Président d'honneur ,  Af2i

Jean-François Boulier est président d'honneur de l'Af2i.

Du même auteur

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…