Un dollar appelé à s’apprécier
L’appréciation de l’euro par rapport au dollar a atteint son apogée le 18 juillet, à un niveau de 1,13. L’un des soutiens de l’euro résidait dans la réduction du différentiel de taux d’intérêt à deux ans forward dans un an, favorable au dollar. Cette convergence de près de 160 points de base des rendements futurs provient de la hausse rapide des taux directeurs d’une BCE en retard dans sa lutte contre l’inflation. Mais à la fin de l’été, le dollar s’est à nouveau renforcé de 5 % contre l’euro, grâce à la résilience inattendue de l’économie américaine alors que les indicateurs d’activité en Europe et en Chine ont clairement déçu. De fait, la BCE arrive au terme de son resserrement monétaire et la Fed va devoir patienter pour abaisser ses propres taux. Ainsi, l’écart de rendement restera en faveur du dollar. Son attractivité est également renforcée par l’environnement mondial, où les dispositions protectionnistes s’accentuent et les risques énergétiques sont toujours présents. Néanmoins, le cours de la devise américaine ne devrait pas atteindre des sommets, car, d’une part, la BoJ prépare sa sortie des taux négatifs, et, d’autre part, les monnaies des pays émergents prisées par les stratégies de portage (Brésil, Colombie, Inde…) devraient continuer de performer.
Thierry Million est directeur de la gestion obligataire d'Allianz Global Investors France. Ingénieur diplômé en Informatique de l’Institut de Recherche polytechnique de Mulhouse, titulaire d’un DESS en finance de l’Institut Supérieur de Gestion et diplômé de la SFAF, Thierry Million débute sa carrière en 1987 en tant que courtier et responsable de la Trésorerie chez Dynabourse. Il est ensuite gérant obligataire à la Banque Vernes. En 1994 il rejoint Dresdner RCM Gestion en tant que directeur de la gestion obligataire. En 2001 il devient Responsable des activités Product Management et Conseil d’AGF Asset Management. A partir de 2003, il prend la responsabilité des portefeuilles diversifiés des institutionnels et entreprises, ainsi que de la recherche quantitative et économique. En 2006, il est nommé directeur de la recherche économique et quantitative et du Conseil, puis directeur de la gestion obligataire d’Allianz Global Investors en 2008. Depuis 2013, il est directeur de la gestion obligataire institutionnelle.
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