Un problème d’offre, pas de demande
Alors que les débats économiques actuels portent sur la solidité de la demande et de la consommation, la véritable question, c’est l’offre. La guerre en Ukraine, le rebond de l’épidémie de la Covid en Asie, notamment en Chine, et les sanctions contre la Russie sont des facteurs qui vont aggraver les pénuries et les tensions sur les chaînes de production. La production de biens dans le monde sera limitée par un manque de matières premières ou de biens intermédiaires. La poussée inflationniste des derniers mois est imputable à une « offre inélastique », incapable de répondre à la demande. La hausse des cours du pétrole, par exemple, puis de l’essence, traduit un décalage entre l’offre et la demande. Les mesures gouvernementales qui subventionnent les prix de l’essence soutiennent la demande sans augmenter l’offre, et alimentent la hausse des prix ! Certes, des mesures cyclées d’aides aux ménages les plus défavorisés peuvent se justifier socialement, mais les mesures actuellement adoptées ne font qu’alimenter les futures hausses de prix. Il sera impossible d’échapper à un ralentissement de l’économie mondiale, car l’offre restera contrainte.
Christian Parisot est conseiller économique auprès du prestataire de services d'investissement Aurel BGC, dont il a été préalablement responsable de l’ensemble de la recherche, et Chef Economiste entre 2006 et 2021. Titulaire d’un diplôme universitaire, il a débuté en 1996 sa carrière d’économiste de marché à la Caisse Centrale des Banques Populaires (devenue ultérieurement Natixis) avant de rejoindre Aurel un an plus tard.
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