Croissance
Une mauvaise nouvelle en cache une bonne
Avant la crise, la croissance mondiale s’établissait autour de + 5,5 %. Désormais, il faut envisager un rythme de croissance moyen autour de + 3,5 % (+ 3,2 % pour 2014 et + 3,7 % en 2015). Cette croissance globale doit être envisagée comme durablement plus faible en raison de trois principaux freins : le vieillissement de la population dans les pays développés, un rythme de hausse de la productivité plus «normal» que ce qui a été observé entre le milieu des années 1990 et celui des années 2000, et, surtout, un poids de la dette qui pèse sur la consommation et l’investissement.
Si la croissance mondiale est plus basse, elle est toutefois en cours de rééquilibrage : les pays développés épargnent davantage, tandis que les pays émergents consomment plus. Ce rééquilibrage global provoque un ralentissement dans la croissance des échanges mondiaux qui pèse structurellement sur le prix des matières premières. En retour, la baisse du prix du pétrole – qui peut encore être beaucoup plus surprenante – constitue un facteur de soutien conjoncturel opportun pour les économies développées à deux égards : d’abord par son impact direct sur la facture pétrolière des ménages et des entreprises ; ensuite parce qu’elle entretient la baisse des taux d’intérêt via la prime d’inflation. La baisse du prix du pétrole est sans doute la meilleure nouvelle conjoncturelle qu’aient connue les pays développés depuis longtemps.
Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management
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