Vive le commerce mondial !
La reprise cyclique est robuste. D’abord, elle est synchrone dans l’ensemble des pays développés et dans la plupart des pays émergents (notamment pour les pays d’Europe centrale et orientale et ceux d’Asie qui exportent).
Ensuite, elle se diffuse à l’ensemble des secteurs, à savoir l’industrie, les services et surtout la construction. A cet égard, l’adage «quand le bâtiment va tout va» se vérifie : un cycle haussier dans la construction soutient la consommation, et singulièrement les dépenses en biens manufacturiers. Enfin et surtout, cette reprise s’accompagne de perspectives d’investissement. Clairement, l’horizon des chefs d’entreprises s’allonge au-delà d’un seul effet de restockage. Tout se passe comme si l’effet d’«hystérèse» de la crise s’atténue, encouragé par des politiques économiques toujours accommodantes (la mémorisation d’un choc économique et financier d’ampleur a durablement entretenu la tétanie des entreprises).
Après la consommation qui a bénéficié de la baisse du prix du pétrole et des taux d’intérêt, c’est donc la demande des entreprises qui prendra désormais le relais de la croissance.
Certes, le commerce mondial souffre ces dernières années d’un regain de protectionnisme. Mais si les échanges internationaux ne progressent qu’en moyenne de 2 % par an depuis 2012 (contre près de 7 % sur la période 2002-2007), c’est surtout en raison du retard d’investissement qui a pénalisé le commerce sur les biens intermédiaires et les biens d’équipement. Le redémarrage de l’investissement devrait donc profiter au commerce mondial que l’on avait pourtant enterré…
Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management
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