Historiquement peu exposés aux entreprises technologiques, les investisseurs institutionnels français multiplient depuis peu les initiatives dans ce domaine, notamment à travers leurs fonds de corporate venture. Des efforts qu’ils se sont engagés auprès du gouvernement à démultiplier : 5 milliards d’euros de financement devraient ainsi être débloqués.
20milliards d’euros seraient nécessaires pour financer l’innovation en France, selon le rapport de Philippe Tibi remis au mois de juillet dernier au ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Ce rapport pointait notamment du doigt la sous-exposition des investisseurs institutionnels français au secteur de la technologie. Les compagnies d’assurance seraient en effet exposées à hauteur de 6,9 % de leurs encours en actions cotées dans des valeurs technologiques. Plusieurs explications étaient avancées dans le rapport pour expliquer ce manque d’appétit. D’abord, les compagnies d’assurance, tenues par des contraintes réglementaires très strictes, limitent leurs investissements à risque. Ensuite, il existe en France très peu de spécialistes des valeurs technologiques et la taille des fonds qu’ils proposent est relativement modeste (entre 200 et 400 millions d’euros pour les plus grands acteurs du capital-investissement). De ce fait, les tickets proposés aux start-up sont rarement supérieurs à 30 millions, ce qui pousse les plus prometteuses d’entre elles à se tourner vers des investisseurs étrangers ou le Nasdaq.
Le soutien de fonds français
Pour y remédier, l’Elysée a mobilisé de grands investisseurs institutionnels. Au mois de septembre, le président de la République a annoncé avoir réuni une enveloppe de 5 milliards d’euros d’engagements de leur part. 2 milliards d’euros doivent être investis dans des fonds de capital-risque spécialisés dans les levées de fonds de plus de 50 millions d’euros et 3 milliards d’euros, dans des fonds gérés par des gestionnaires d’actifs domiciliés en France qui possèdent des fonds cotés spécialisés sur les valeurs technologiques.