Exclusion, sélection, engagement, tels sont les maîtres mots pour construire des stratégies durables intégrant les problématiques liées à la préservation et à la restauration de la biodiversité. Plusieurs axes se dessinent pour améliorer toujours davantage la prise en compte de ces enjeux.
Exclusion, sélection, engagement, tels sont les maîtres mots pour construire des stratégies durables intégrant les problématiques liées à la préservation et à la restauration de la biodiversité. « Nous utilisons trois leviers principaux, confirme Alix Roy, analyste ISR chez Ecofi. Tout d’abord, l’exclusion des activités nuisant à la biodiversité, comme la production de pesticides, et l’éviction des sociétés faisant l’objet de controverses graves sur ce sujet. Ensuite, la sélection des activités qui permettent de diminuer les pressions sur la biodiversité. Enfin, l’engagement actionnarial, qui consiste à rencontrer les sociétés et à dialoguer avec elles pour qu’elles intègrent davantage les risques liés à la biodiversité dans leurs stratégies. »
Plusieurs axes se dessinent pour améliorer encore la prise en compte de ces enjeux. Tout d’abord, les professionnels s’accordent sur l’importance de s’appuyer sur les expertises techniques. « Nous considérons qu’il est capital de se rapprocher des scientifiques, insiste Arnaud Faller, directeur général délégué en charge des investissements chez CPR AM. Notre nouvelle stratégie d’investissement en faveur de la biodiversité, lancée en décembre dernier, a d’ailleurs bénéficié de l’appui scientifique du Muséum national d’Histoire naturelle ». Les investisseurs attendent également une amélioration des méthodologies de mesure d’impact, qui ne sont pas encore suffisamment matures et opérationnelles. « Le schéma d’analyse de la biodiversité est différent de celui du climat, qui repose sur une métrique unique pour quantifier l’impact, rappelle Alix Roy. La biodiversité est un sujet pluridimensionnel, les impacts sont fragmentés et localisés. » Enfin, pour Elise Depetiteville, sustainability solutions specialist chez S&P Global, « il va falloir collecter et harmoniser toutes les données rendues disponibles grâce à la directive CSRD. Il va également être nécessaire d’avoir une vision à long terme de la biodiversité. »