Expertise

Crédit Agricole Assurances : de grandes ambitions en santé et prévoyance

Publié le 7 mai 2015 à 17h06    Mis à jour le 27 juillet 2021 à 11h39

Audrey Corcos

Crédit Agricole Assurances rassemble les filiales assurances du Crédit Agricole. Deuxième assureur en France, le groupe conçoit et propose une gamme de produits et services en épargne, retraite, santé, prévoyance et assurance des biens. Il souhaite dupliquer son modèle de bancassurance auprès des particuliers vers les entreprises.

Le groupe Crédit Agricole est un des tout premiers acteurs bancaires en Europe. Il est la banque d’un particulier sur trois et de près d’une entreprise sur trois. Il détient 11 300 agences bancaires et regroupe 150 000 collaborateurs.

Son modèle de banque universelle de proximité lui permet d’accompagner les projets de ses 50 millions de clients à travers le monde.

L’assurance est aujourd’hui le deuxième métier du groupe, qui a choisi en 2014 d’étendre son modèle de bancassurance aux entreprises pour lui permettre de servir les projets de ses clients.

Les produits de Crédit Agricole Assurances sont distribués par les banques du groupe Crédit Agricole en France et dans 14 pays, ainsi que par des conseillers en gestion patrimoniale et des agents généraux.

Son chiffre d’affaires a atteint 30,3 milliards d’euros l’an passé, en progression de 15 % par rapport à 2013.

Les assurances collectives : un secteur stratégique

En 2014, Crédit Agricole Assurances a décidé de prendre position sur le marché des assurances collectives. «Cette initiative s’explique à la fois par les opportunités offertes par l’ensemble des réformes et par les solides positions concurrentielles de Crédit Agricole auprès des entreprises en France, notamment à travers les Caisses régionales, le réseau LCL et la banque d’investissement et de financement, Crédit Agricole CIB. L’activité santé/prévoyance auprès des entreprises est envisagée comme un relais de croissance, alors que l’environnement devient plus compliqué sur le marché des particuliers», explique Pierre Guillocheau, directeur des assurances collectives de Crédit Agricole Assurances.

Sur un marché de la santé/prévoyance bouleversé par l’évolution de l’environnement réglementaire, Crédit Agricole Assurances a des objectifs ambitieux. Il déploie une offre complète en assurances collectives, destinée aussi bien aux professionnels qu’aux PME/ETI ou grands groupes.

«L’évolution de notre offre, de façon à répondre aussi bien aux besoins des petites entreprises que des grands comptes, suppose d’innover en termes d’ingénierie, de tarification, et de conception d’offres sur mesure. Notre statut d’assureur et de distributeur est une force car il nous permet de maîtriser complètement la chaîne de valeur de l’activité en assurances collectives. Nos réseaux de distribution (les 39 Caisses régionales du Crédit Agricole et LCL), sont mobilisés. Nous ambitions sont fortes. Compte tenu des premiers résultats très positifs début 2015, nous visons plusieurs centaines de millions d’euros de chiffres d’affaires à l’horizon 2020-2022», met en avant Pierre Guillocheau.

Une offre ciblée et un ensemble de services

Crédit Agricole Assurances capitalise sur son portefeuille clients et son expertise pour accompagner les entreprises dans leur couverture santé et prévoyance. Son offre est segmentée selon le type de clientèle. Pour les professionnels, l’offre est très simple, lisible, et concurrentielle.

Pour les entreprises de 10 à 200 salariés, le groupe a développé une offre modulaire qui s’adapte au contexte de chaque entreprise.

Pour les entreprises de plus 200 salariés, des offres sur mesure sont proposées en fonction de l’environnement de chacune, de leur cahier des charges, etc.

Enfin, dans le cadre de la fin des clauses de désignation d’un assureur par les branches, des offres ont été mises en place pour certains secteurs professionnels.

Un ensemble de services a été déployé, aussi bien pour apporter des facilités d’usage (tiers payant élargi, décomptes par email, simulation de remboursements, géolocalisation des professionnels de santé, etc.) que pour optimiser la gestion du montant restant à la charge des salariés (analyse de devis et de remboursement, réseaux de professionnels de santé). Des services d’accompagnement vont également au-delà de la seule solution financière, en portant sur la sensibilisation des conduites à risque ou sur la prévention, par exemple.

«Nous apportons aux DRH notre savoir-faire pour les aider à mettre en œuvre la réforme des contrats responsables. Le plafonnement des remboursements pour les dépenses d’optique et les dépassements d’honoraires peut être perçu comme une régression par les salariés. C’est néanmoins une opportunité pour les DRH de proposer de meilleures couvertures, par exemple pour les frais dentaires généralement mal remboursés», souligne Pierre Guillocheau.

Le groupe a créé une équipe dédiée aux entreprises de plus de 200 salariés : le client bénéficie de supports spécifiques, et d’un interlocuteur qui l’aide à mettre en place ses contrats sur le plan juridique, contractuel et opérationnel.

Questions à… Pierre Guillocheau, directeur des assurances collectives de Crédit Agricole Assurances

Pierre Guillocheau débute sa carrière en 1987 au sein du cabinet de conseils Bernard Julhiet. En 1989, il rejoint le pôle conduite du changement puis le pôle financier d’Accenture. En 2000, il intègre Médéric où il prendra, en 2011, les fonctions de directeur général adjoint de Malakoff Médéric.

Pierre Guillocheau a rejoint Crédit Agricole Assurances en avril 2014, en qualité de directeur des assurances collectives. Il prend en charge le pilotage de l’activité des assurances collectives pour l’ensemble du groupe Crédit Agricole Assurances.

De quelle façon les réformes du marché de la santé/prévoyance impactent-elles votre activité ?

Le marché santé et prévoyance collectives connaît de profondes évolutions sous l’impact de plusieurs réformes réglementaires majeures : ANI, contrats responsables et fin des clauses de désignation.

L’ANI, qui tend à généraliser la complémentaire santé collective pour tous les salariés du secteur privé au 1er janvier 2016, touche essentiellement les petites entreprises qui vont devoir s’équiper pour la plupart.

Les PME et grandes entreprises sont de leur côté impactées par les nouvelles dispositions qui renforcent les conditions d’un contrat «responsable». On estime ainsi à 95 % le pourcentage de contrats qui devront se mettre en conformité avec les nouveaux planchers et plafonds définis.

Enfin, la décision du Conseil constitutionnel de 2013 a mis fin aux clauses de désignation, qui permettaient aux branches professionnelles d’imposer un assureur unique à toutes les entreprises d’un même secteur.

Ces réformes majeures nous offrent de nouvelles opportunités sur un marché porteur, longtemps dominé par les institutions de prévoyance.

Comment s’imposer dans un environnement de plus en plus concurrentiel en santé/prévoyance ?

Nous misons sur nos deux atouts : la proximité et l’expertise. Nous nous appuyons d’abord sur notre modèle de banque mutualiste de proximité : les chargés d’affaires bancaires connaissent très bien leurs clients et nous valorisons ces liens pour proposer des solutions adaptées au contexte propre à chaque entreprise.

En complément, nous offrons une réelle expertise en santé et prévoyance aux DRH, DAF et dirigeants d’entreprise. Pour cela, chaque Caisse régionale dispose d’une force technico-commerciale dédiée en appui des chargés d’affaires.

Au-delà de ce double atout «proximité et expertise», nous capitalisons sur notre ADN de banquier en proposant des coûts de gestion réduits, un reporting de qualité et un appui contractuel et juridique fort auprès des DRH.

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