Le marché des obligations corporate s’est rouvert au premier semestre, avec des volumes en progression, en dépit des secousses liées aux incertitudes concernant les banques américaines et suisses. En forte hausse en 2022, les coûts d’emprunt se sont stabilisés depuis janvier, mais pourraient augmenter à nouveau.
Après une année 2022 chahutée pour le marché obligataire, perturbé à la fois par le resserrement monétaire voulu par les banques centrales et la géopolitique (invasion de l’Ukraine par la Russie), émetteurs comme investisseurs craignaient un nouvel exercice difficile pour le marché du crédit corporate. Mais dès le mois de janvier, particulièrement animé, avec les émissions de Saint-Gobain, Arkema, Tereos (marque Béghin Say), ALD, ASF (groupe Vinci), Spie, Air France, EDF, Engie… il est apparu que le cru 2023 serait meilleur que le précédent. « Anticipant que les taux d’intérêt allaient continuer de se tendre tout au long de 2023, les corporates sont venus en masse sur le marché primaire en janvier, voulant éviter une dégradation supplémentaire des conditions d’emprunt, relève Xavier Beurtheret, responsable Europe Corporate DCM Origination chez Crédit Agricole CIB. Mais le mouvement a été stoppé net en mars par les affaires SVB et Credit Suisse, d’où un mois de mars très en deçà de la normale, alors qu’il s’agit d’ordinaire d’un très beau mois. Un rattrapage important a eu lieu en mai, avec 50 milliards d’euros d’émission. »
En dépit de ces secousses, le volume d’émissions sur le marché euros a progressé de 16 % entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023, à 178,8 milliards d’euros, selon CACIB. Les corporates français ont fait mieux que la moyenne, étant à l’origine de 18 % de ce volume depuis le début de l’année, contre 14 % durant les six premiers mois de...