Après avoir largement refinancé leurs RCF ces dernières années, les entreprises ont affiché des besoins de liquidité limités, d’autant que l’incertitude sur le front macro-économique les incitent à temporiser en matière d’investissements.
Le recul des volumes se poursuit sur le marché français des crédits syndiqués. Après avoir reculé de 25 % l’an dernier, les montants empruntés par les sociétés non financières se sont de nouveau inscrits en retrait lors du premier semestre, de l’ordre de 10 % environ sur un an (autour de 40 milliards d’euros). Si la correction a été moins marquée que sur l’ensemble de la région Europe-Moyen-Orient-Afrique (– 25 %), la performance hexagonale mérite d’être relativisée. « L’activité a été largement tirée par la mise en place de refinancements de facilités de crédit revolving (RCF) de taille significative, à l’image de ceux de Veolia (4,5 milliards d’euros) et de Sanofi (4 milliards d’euros), constate Fabrice Yborra, chez Natixis. Ces opérations représentent toutefois l’arbre qui cache la forêt, le nombre de transactions s’établissant quant à lui en baisse sensible. »
Essentiellement des refinancements de RCF
Pour les banquiers, qui continuent de faire état de liquidités abondantes et d’un appétit intact pour financer de nouveaux projets, cette situation résulte essentiellement d’une moindre demande de la part des entreprises. « Au cours des deux dernières années, la plupart d’entre elles ont anticipé le refinancement de leurs RCF, tandis que la faible activité sur le front des acquisitions-acquisitions a contribué à réduire les besoins de liquidité de nos clients », explique Laurent Vignon, chez Société Générale. A l’exception du rachat du groupe luxembourgeois Majorel par Teleperformance, qui a nécessité la souscription...